Les Mariées

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temps accompli
au-delà de l’au-delà, vers
lointains dissous en la pénombre
errance de l’esprit
échappée soudaine et déjà s’exténue

esprit égaré

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Les Mariées

Il s’agit d’un important groupe d’objets, des sculptures d’assemblage dont la caractéristique est leur dimension très kitsch qui a exercé un attrait sur certains acteurs du monde de l’art, comme il a suscité de violents rejets. Ces Mariées sont faites d’acier, pour ce qui est de l’espèce de cage qui les supporte, d’objets divers collés sur une structure souvent cubique et en bois. Les objets collés sont, entre autres,  des bouchons de liège, des épingles à linge, des volutes décoratives, des cimiers de buffets Henri II, etc. Ces objets collés sur le volume central sont organisés en séries répétitives, en alignements ou en éventail, mais aussi de manière symétrique. Le tout est, in fine, peint en laque d’un rose tendre, ”rose cuisse de nymphe émue” écrira le galeriste Alphonse, lors d’une exposition consacrée aux Mariées, à Vence. Aspect fragile, bancal, ne ressemblant à rien de connu. Un anti-art, il se peut, et surtout une remise en question du bon goût

Résurgence

Longtemps après que leur réalisation eut pris fin, les mariés ont ressurgi lors d’une exposition à Villeneuve la Garenne, au centre culturel Marc Juclier: choix des acteurs de ce centre. Ainsi ont-elles cohabité avec une vidéo, un tableau-poème mural de grandes dimensions et quelques pièces de la période Airports. Exposition fondée sur l’hétéroclite, à la demande de son commissaire, Bernard Point. Exposition qui témoigna des allers et venues de l’œuvre de Brigaudiot

Enfin elles furent repeintes uniformément en un gris opaque pour une exposition au Moulin de Penzé, en Bretagne. Cette couleur grise et opaque leur donna davantage d’étrangeté quant à leur nature autant qu’à leur vouloir dire. Œuvres à contre-courant, en marge de quoi que ce soit d’identifiable dans le champ de l’art du moment, un affront fait à ce qui se nomme art.