Dates:1975-1978
Il s’agit d’une période de courte durée constituée de toiles peintes à l’huile, en hautes pâtes en aplats de moyens et grands formats. Ces figures laissent occasionnellement apparaître la toile brute. Les figures sont géométriques et font écho aux limites du tableau auxquelles elles sont parallèles. Pour situer ces œuvres il est possible de convoquer Albers et ses Hommages au Carré; pour autant il ne s’agit ni d’une reprise, ni d’une volonté d’aller au-delà de l’œuvre de ce peintre. Cette période, assez prolifique, ne sera jamais exposée et elle peut donc être considérée comme un passage vers la période des Palimpsestes.


En effet, le champ central d’un certain nombre de ces tableaux, le plus souvent ceux de formats carrés, va voir apparaître cette écriture ou non-écriture constituée de lignes de hachures faites dans la pâte fraîche et tracées au pastel gras en recouvrements successifs de ces écritures- non écritures. Le résultat est alors apparu comme étant à la fois un champ monochrome et polychrome..comme un champ préalablement ensemencé d’où émergent des jeunes pousses et ou transparaissent autant les dessous que ce qui en surgit.
On est alors vers 1975-1976 et il y a lieu de prendre en compte le parcours universitaire de Brigaudiot, avec son entrée en thèse. Chez Brigaudiot la proximité de l’écriture et de la peinture est quasi permanente, que ce soit dans le cadre d’une thèse, de publications universitaires ou de ses articles dans La Revue de Téhéran où il fut rédacteur durant de nombreuses années, traitant de questions artistiques concernant tant l’art d’aujourd’hui en l’Iran que dans d’autres pays du monde.
Ces écritures-non écritures dans les tableaux géométriques témoignent à leur façon de la présence, de cette omniprésence de l’écriture dans son oeuvre, notamment avec l’intrusion directe de la poésie dans son oeuvre, poésie comme objet plastique et visuel en même temps que poésie comme telle, lisible..ou presque. L’ouvrage rédigé avec Gérard Mélis, en 2016, « Une incertaine poésie..(de l’écriture plasticienne) » va débattre de ce rapport alors exacerbé de l’écrit et du plastique , de la poésie et de la peinture, de la poésie mise en peinture, du signe linguistique et du signe pictural, et certes le l’illisibilité de la poésie.

